UN CHOIX ASSUMÉ
Les réclamations, critiques et autres exhortations sur la conception d’un enfant quand on décide de ne pas en faire peuvent être balayées du revers de la main, quand le choix est assumé. Il arrive que la personne concernée ait eu une enfance difficile et décide de ne pas infliger cette peine à un autre enfant. Un projet professionnel qui tient à cœur peut exclure la naissance d’un enfant pour ne pas perturber ce plan bien défini.
Dans d’autres cas, c’est un choix de vie, pour ne pas dire un style de vie. C’est le cas de Florence, une jeune dame de vingt-sept (27) ans : « Je n’ai jamais eu envie de faire un bébé et je ne pense pas changer d’avis un jour. La maternité change la forme de la femme. En plus, un bébé ça pleure sans arrêt, ça bave et fait ses besoins à tout bout de champ, en plus, cela empêche de dormir la nuit. Plus tard, il ou elle devient un(e) adolescent(e) insupportable, et quand finalement il devient un homme ou une femme sa priorité devient une autre personne (conjoint(e)) … franchement je n’en vois pas l’intérêt » a-t-elle déclaré avec une grande conviction.
LA FEMME PLUS PERSÉCUTÉE QUE L’HOMME
Un homme comme une femme peut ne pas souhaiter procréer. L’un comme l’autre ne va pas échapper à des commentaires inconfortables. Mais la principale cible des commentateurs de la vie des couples sans enfants reste la femme. « Elle attend quoi pour faire un enfant ?» « Depuis le mariage on ne voit pas son ventre s’arrondir ». « Pense-t-elle qu’elle a toute la vie ? » « L’horloge biologique tourne ».
UN ENFANT, ET APRÈS ?
La pression d’enfanter est parfois tellement forte que l’on finit par y céder. Quand par exemple une mère supplie son fils ou sa fille de lui faire cet honneur : « Rien ne me ferait plus plaisir que de tenir mon petit fils dans mes bras », « Ne me laisse pas quitter ce monde sans voir mes petits-enfants » … Ce genre d’expressions qui sonnent comme une dernière volonté.
Finir par céder ne signifie pas toujours être au bout de ses peines. Lorsque le bébé tant réclamé naît, il grandit naturellement. A peine commence-t-il à prendre de l’âge que les murmures reprennent : « L’enfant est grand, il lui faut un petit frère ou une petite sœur », « Tu ne vas pas le/la laisser seul(e) ainsi ».
Une existence sans enfant comme style de vie est une décision irréversible dans certains cas ou chez des personnes déterminées à aller jusqu’au bout. Il arrive par ailleurs, que des personnes qui ont décidé au départ de ne jamais faire d’enfants reviennent sur leur décision. Dans ces cas, en atteignant un certain âge, ces personnes ressentent enfin l’envie d’être parents. Elles y arrivent quand elles en ont encore la possibilité. Au cas contraire, cela restera un regret à ressasser.
Andréa MAGNIM