La prostate est depuis toujours considérée comme une « maladie » spécifique à la gent masculine. C’est une conception erronée ! La prostate n’est pas une maladie et, plus surprenant, la prostate n’engage pas que les hommes. Les femmes peuvent également être concernées…
Par abus de langage, on parle de prostate pour désigner une maladie, mais c’est plutôt un organe qui fait partie du corps humain. « Située sous la vessie, la prostate est une glande du système de reproduction masculine. Son développement et son fonctionnement débutent à la puberté, sous la dépendance de la testostérone produite par les testicules. Son rôle principal est de produire le liquide prostatique qui permet la survie, la maturation et la mobilité des spermatozoïdes, produits par les testicules. Son second rôle est de permettre l’éjaculation », explique Dr Fulbert Sié Kambiré, médecin généraliste.
On a longtemps pensé que la prostate est un organe propre à l’homme, mais de récentes études ont permis de découvrir que la femme possède également une prostate.
La prostate chez la femme
Dans la zone génitale de la femme, il y a une petite glande de couleur rose, qui s’appelle « glande de skene». Cette glande semble collée à la paroi du vagin et sert à sécréter un liquide qui aide à lubrifier le vagin, avec une localisation (autour du canal urinaire) et des tissus similaires à celle de la prostate de l’homme.
La découverte de cette partie de l’anatomie de la femme a été établie à la suite de nombreuses recherches. En 2021, un comité international qui définit les terminologies anatomiques, a estimé qu’il y avait suffisamment d’éléments pour valider le terme de « prostate » chez la femme. La décision a suscité des remous dans le secteur de la santé : certains spécialistes étant favorables à cette appellation, d’autres, non. Dès lors, pour nuancer, on parle de « prostate féminine » chez la femme et de « prostate » chez l’homme.
Les maladies de la prostate
Selon Dr Kambiré, les pathologies ou maladies de la prostate peuvent être d’origine inflammatoire, infectieuse ou cancéreuse. Les plus fréquentes sont les suivantes :
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La prostatite
C’est une inflammation de la prostate, souvent due à une infection bactérienne.
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Le cancer de la prostate
Il s’agit d’une tumeur causée par des cellules cancéreuses qui évoluent généralement lentement autour de la glande prostatique.
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L’hypertrophie ou adénome de la prostate
L’hypertrophie bénigne de la prostate correspond au grossissement de la prostate, phénomène très fréquent chez les hommes plus âgés. Cette « grosse » prostate n’entraîne pas forcément de symptômes, et elle est bénigne. La gêne ressentie peut être légère, modérée ou sévère. C’est la pathologie la plus courante de la prostate. « Elle survient le plus souvent à l’âge de 50 ans et atteint près de 80 % des hommes », informe Dr Sewa EDOE, urologue.