Dans nos sociétés africaines encore ancrées dans les traditions ancestrales, il existe des pratiques dites interdites, à ne pas observer la nuit. Pourquoi donc ces interdits ? Que risque-t-on en ne les respectant pas ? Bon à savoir.
On ne siffle pas la nuit… Plus d’un africain s’est une fois entendu sermonner pour avoir siffloté la nuit, ou du moins donner ce conseil à titre préventif par un ancien. Un autre interdit commun, balayer la nuit. Ailleurs, on s’entend dire qu’on ne pille pas le foufou dans telle maison la nuit, on ne projette pas en l’air la lumière de la torche etc…
Aux origines de ces interdits
« Quand tu siffles la nuit, tu appelles en fait l’esprit du vaudou Egou et les gnomes (petits êtres et esprits) dans ta maison. La mélodie invoque ces messagers qui apparaissent » rappelle M. Yehouegbe. « Tu peux aussi attirer un serpent dans ta maison ou ta chambre, en sifflant la nuit », renchérit Yao Ameyitovi.
Prêtres vaudou Egou et chiromancien, Cosme Ballè Yehouegbe et Yao Ameyitovi révèlent, à ces travers ces propos, l’origine de l’interdit de siffler la nuit : loi des divinités et pratiques ancestrales liées à leur invocation.
« Dans les temps immémoriaux, on prenait le balai pour invoquer la divinité Sakpata. Lorsqu’on utilise la nuit, on appelle cette divinité, sans le savoir, risquant de la faire apparaître », souligne M. Ameyitovi, sur cette pratique courante.
« Piler la nuit, c’est invoquer des esprits ou des divinités (…) Quand l’esprit se manifeste et qu’il ne se fait pas comprendre de celui qui l’a invoqué, il peut devenir nuisible. C’est pourquoi les aïeux interdisent de piler, balayer, siffler (…) la nuit. Dans les marchés, on ne faisait pas trop de bruit avant », nous apprend-il par ailleurs.