Militante très engagée pour la défense des Droits de l’Homme, Claire Regina Ameyo QUENUM que nous avons rencontré dans le cadre de cet entretien exclusif, n’a rien perdu de ses longues années de lutte pour l’avènement d’un changement social durable. L’infatigable défenseure des Droits de la femme est aussi une figure de proue de la société civile au Togo.
Elle évoque sa jeunesse et sa carrière, d’abord comme professeur d’Anglais et ensuite comme personnage clé, travaillant sans relâche, pour amplifier la lutte pour l’émancipation de la femme et l’égalité des chances. La rigueur, la gentillesse, la compassion et surtout le respect des Droits de l’Homme sont les principes directeurs de Claire Regina Quenum qui partagent avec nous, son chemin de vie.
Bonjour Dagan, pouvez-vous vous présenter à nos lectrices et nos lecteurs ?
Je suis Claire Regina Ameyo QUENUM. Je suis une représentante de la société civile œuvrant dans la société comme telle.
Pouvez-vous nous raconter votre enfance ?
Je suis née le 21 mars 1953 à Lomé, dans la vieille ville de Lomé. Je suis la benjamine d’une famille de cinq enfants dont deux garçons et trois filles. Notre domicile se trouvait derrière l’Ecole Professionnelle de Lomé. Nous avons quitté la vielle ville en 1958 pour venir nous installer à Nyekonakpoe pas loin de la mission catholique en allant du côté de la poste vers la mission catholique.
Du milieu de l’école primaire jusqu’en troisième, j’aidais ma maman dans son commerce. Nous n’avions pas d’étalage au marché mais nous faisions le commerce ambulant.
Que pouvons-nous retenir de votre parcours scolaire et universitaire ?
J’ai commencé l’école en 1959 dès notre arrivée à Nyekonakpoe. J’ai fait l’école primaire chez les Sœurs de la Providence de Nyekonakpoe. J’ai suivi les cours sans interruption de CP1 au CM2.
Le quartier était calme et paisible. Il s’est développé progressivement jusqu’à sa plénitude.
Après le CEPE, je suis allée au Collège Notre Dame des Apôtres en 6eme. J’y étais jusqu’à la classe de première que nous devions quitter pour le Collège St Joseph ou le Lycée de Tokoin. J’ai donc choisi le Lycée de Tokoin.
Dans toute ma scolarité, il n’y a pas eu de redoublement. Les choses se sont passées comme convenues. J’ai fait l’Université du Bénin à Lomé dans le temps. J’ai étudié l’anglais. Le dernier diplôme était le premier certificat de maitrise. Le diplôme le plus élevé était la licence et le premier certificat de maitrise. Il n’y avait plus rien à faire ici à Lomé. Il fallait s’arrêter ou avoir une bourse pour partir. N’ayant pas eu la chance de partir comme je le voulais, j’ai dû rester pour commencer à travailler à Lomé. J’étais très jeune en ce moment. J’avais des élèves plus âgés que moi dans les classes.
Je n’étais pas très contente mais il fallait se contenter de qu’il y avait.
A l’issue de votre parcours universitaire, comment s’est opérée votre immersion professionnelle sur le marché du travail ?
Après la licence, on pouvait commencer à travailler. C’est ce que j’ai fait. J’ai donc commencé à travailler au Collège Protestant de Lomé. J’étais donc professeur d’anglais. Le Centre Culturel Américain nous aidait dans notre métier. Nous avions des cours de renforment des capacités et des conférences. Il y avait aussi des activités de distraction.
On se contentait de ce qu’il y avait de bon et on le faisait bien. Des collègues qui avaient trouvé des opportunités ont pu en profiter. Ils ont trouvé les moyens et ont pu partir pour mieux faire ailleurs, même si c’était dans les pays voisins. Après tout, je crois quand même qu’on est plus heureux là où l’on vit, là où l’on trouve tout ce dont on a besoin.