Le folklore festif auquel l’on assiste annuellement avec à l’honneur le pagne du 08 mars semble désormais dominer la célébration de la journée internationale des droits des femmes. Ce rendez-vous annuel planétaire censé rappeler le chemin parcouru, les droits acquis, les luttes remportées et les nouveaux défis apparait de plus en plus caduc. Les avis sont partagés quant à la pertinence de cette célébration.
Comme tous les ans, et cette année encore, est célébrée la journée internationale des droits de la femme. Occasion très attendue pour les femmes de se parer de leurs plus beaux apparats, et surtout de tenues uniformes en pagne. Le pagne du 08 mars, toute une symbolique pour la femme africaine. Mais est-ce réellement ce qui compte dans cette lutte pour les droits et l’émancipation de la femme ? Les avis sont partagés et certains n’y vont pas avec le dos de la cuillère. « La société aime bien jouer l’hypocrite, parce qu’il n’est pas tolérable qu’on puisse encore en ce 21e siècle, continuer à parler d’agressions et de harcèlement sexuels sur les femmes, de mutilations génitales dans nos sociétés et au même moment célébrer le 08 mars en maquillant ces violences par des moments festifs de célébration » martèle Dina, la soixantaine.
A ce sévère réquisitoire, Justine, la quarantaine s’interroge: « Que faisons-nous pour que nos jeunes filles ne subissent plus ces cas de mariages précoces, et forcés et puissent davantage s’instruire et se former pour être moins vulnérables face aux violences? »
Ce sont là des sujets essentiels pour lesquels on gagnerait à se battre ensemble tous les jours, plutôt que de nous consacrer à des journées festives autour desquelles, finalement, quand on fait de bilan, on ne sait pas ce qu’on a gagné, si ce n’est qu’on a bien mangé, bien dansé ».
Comme pour couper la poire en deux, ne devrions-nous pas nous réjouir des droits acquis tout en continuant la réflexion sur la meilleure posture à adopter en vue de réduire considérablement les discriminations et violences vécues par les femmes.
Bonne fête mesdames !
La rédaction