Longtemps considéré comme une pratique propre aux délinquants, le tatouage, rentre petit à petit dans l’habitude des togolais. Ils font le choix de marquer leur corps par un dessin indélébile ou temporaire par effet de mode ou par contrainte culturelle. Le prix est fixé en fonction du motif, du matériel utilisé et du cadre de travail. Il faut débourser entre cinq mille (5000) et trois millions (3.000.000) de FCFA pour se tatouer au Togo.
QU’EST-CE QU’UN TATOUAGE ?
Le tatouage, est une pratique qui consiste à percer la première couche de la peau (l’épiderme) avec des aiguilles pour y dessiner un motif. Il peut être indélébile ou s’effacer au bout de quelques temps, cela dépend de la substance avec laquelle le dessin est réalisé. Il est fait soit :
– à l’encre : les encres de tatouage souvent utilisées au Togo sont Panthera pour le noir, Lamink pour les gris et Vegan. Ce type de tatouage est encore appelé définitif ou indélébile car difficile à effacer. Il faut dans ce cas un traitement long sans aucune garantie de réussite.
– au henné : encore appelé «mehndi» ou tatouage temporaire, il est encore très pratiqué dans la culture musulmane surtout lors d’évènements heureux (mariages, baptêmes), par les femmes. Faits avec de la teinture produite à partir de feuilles de henné, ces tatouages, sont parfaits pour ceux qui ont juste envie d’avoir des dessins sur le corps pour une courte durée (une à six semaines).
SE TATOUER, POURQUOI ?
Même si on se tatoue par effet de mode ou par plaisir, il y a toujours des éléments qui motivent ce choix et varient d’une personne à une autre. A travers ces dessins :
- On attire le regard sur une partie de son corps que l’on veut mettre en valeur
- On dévoile sa personnalité,
- On exprime ses désirs, ses pensées ou sa façon de voir la vie.
- On masque une cicatrice ou un défaut
Ces dessins sont ainsi imprimés sur les parties visibles et moins visibles du corps telles que : les seins, les bras, le cou, la poitrine, le doigt, la main, la hanche, les yeux, les sourcils etc…
Les professionnels de cet art recommandent aux clients de ne pas chercher à reproduire le motif d’une autre personne sans en avoir cerné le sens.
En effet, il y a beaucoup de togolais qui se tatouent:
- par exigence culturelle. Ils appartiennent à certaines ethnies et doivent nécessairement avoir une marque sur le corps, pour vivre heureux et épanouis. Le dessin vient ainsi remplacer les balafres chez les Péda, les yorouba et d’autres peuples du Nord.
- pour des pratiques spirituelles. Se tatouer fait partie des rituels imposés pour appartenir à des groupes secrets. Pour cette catégorie de personnes, les motifs du dessin sont bien précis et l’emplacement très caché (entre les jambes, sur les fesses et sur le sexe).
- Par effet de mode. Les stars de la musique, de téléréalité, du football et les réseaux sociaux poussent aussi les togolais à se tatouer. Ou encore on a juste envie de faire comme ses ami(e)s et se sentir membre d’un groupe.
- Pour des raisons esthétiques. Plaire, séduire, valoriser un endroit de son corps (sourcils, lèvres, chevilles etc…) ou camoufler des cicatrices, sont aussi les éléments qui motivent les togolais à se faire tatouer certaines parties du corps de façon temporaire ou indélébile.
QUELS SONT LES MOTIFS LES PLUS DEMANDES ?
Les femmes adorent les motifs qui évoquent la tendresse, la douceur comme : les fleurs, les papillons, les plumes, l’horoscope ou un texte (des poèmes le plus souvent) entouré d’un cœur.
Quant aux hommes, ils aiment les tatouages tribals. Ce sont des dessins qui s’apparentent aux éléments de la nature (terre, feu, eau, air, océan, soleil) aux animaux (tortues, lézards, dents de requins). Pour eux, ces tatouages sont synonymes de chance, de bonheur, de protection contre les accidents et les mauvais sorts.
En plus de ces modèles de tatouages prisés par les togolais, nous pouvons également citer : les tatouages américains classique, new school, japonais, les portraits, biomécaniques, Trash Polka etc… qui sont rarement réalisés par manque de matériels onéreux et inaccessibles sur le plan local, selon les tatoueurs.
DANS QUELLES CONDITIONS FAUT-IL SE TATOUER ?
Même si le tatoueur a suivi une formation spécifique dans ce domaine, la pratique expose à un risque de réactions cutanées ou d’infections importantes et doit donc être réalisée dans des conditions d’hygiène strictes.
Le local dans lequel est réalisé le tatouage doit être nettoyé et aéré.
Avant de démarrer l’opération, le tatoueur doit informer le client du sens des dessins et de tous les risques que le tatouage comporte.
Pendant l’acte, le tatoueur doit utiliser :
- des gants en nitrile et des aiguilles stériles conformes aux standards médicaux (à usage unique
- du savon au ph neutre
- du sopalin et des lingettes
- Un désinfectant tel que la biseptine ou le dakin, la bétadine étant déconseillée pour désinfecter un tatouage
- Une pommade cicatrisante
- du gel à l’aloe-vera pour coller le calque sur la peau
- du carbone et des feutres pour réaliser les dessins
- de la vaseline ou du beurre de karité pour permettre aux aiguilles de traverser facilement la peau.