Rares sont ceux qui ont recours à un médecin, avant de prendre un médicament, quand ils ressentent des malaises. Même si la pratique de l’automédication est devenue monnaie courante chez les populations, il y a tout de même des dangers que beaucoup ignorent. Les professionnels de la santé estiment que la majorité des complications observées après l’automédication sont la résultante de surdosage, de confusion, ou même de contre-indication. Ce sont des cas fréquents qui aboutissent parfois à une situation inattendue, parfois fatale au patient.
Les raisons qui encouragent la pratique de l’automédication
L’automédication est une pratique très répandue dans le monde avec un taux de prévalence estimé à 43% au Togo selon une étude de l’OMS, avec des causes bien identifiées qui sont :
- le coût élevé de la prise en charge des malades dans les formations sanitaires,
- l’économie de temps
- le faible pouvoir d´achat,
- l’insuffisance en infrastructures et personnels sanitaires,
- la banalisation de certaines maladies,
- la complicité de certains vendeurs en pharmacie ne respectant pas les règles de délivrance des médicaments
- l’absence d´information et de sensibilisation sur les risques liés aux mauvais usages des médicaments et de ses méfaits.
Les adeptes de la pharmacopée moderne comme traditionnelle se donnent librement à la pratique. Quelque soit son niveau d’instruction ou sa classe sociale, on est convaincu qu’on peut soigner un mal de tête par des comprimés de paracétamol ou d’efféralgan, sans se soucier des dangers.
Parmi eux on retient :
- Les résistances microbiennes acquises envers les médicaments,
- Les accidents médicamenteux,
- Les interactions médicamenteuses non bénéfiques,
- La pharmacodépendance
- La toxicomanie
Les enfants et les femmes enceintes ne sont pas épargnés par le phénomène. Près de dix millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année, de l’automédication, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’enfance (Unicef). Plus de la moitié de ces décès sont provoqués par des maladies que l’on pourrait traiter avec des médicaments essentiels pédiatriques.
« Quand mon enfant a de la fièvre, je lui donne des médicaments tels que l’efferalgan ou le paracétamol. Quelque temps après si la fièvre ne descend pas, je lui fais la purge et je lui passe une pommade mentholée sur le corps. Avec 500Fcfa le problème est réglé », affirme Reine, commerçante, la quarantaine, mère de trois enfants en bas âge.