Les accidents vasculaires cérébraux, appelés communément AVC, sont devenus un problème de santé mondial. Selon l’OMS, chaque année 15 millions de personnes en sont victimes. Au Togo, une étude des autorités sanitaires établit, entre 5 000 à 6 000, le nombre de personnes qui font des AVC chaque année. L’ampleur du phénomène a requis notre attention pour le sujet santé de ce numéro.
Selon Dr Waklatsi Kokouvi Panabalo, médecin neurologue au CHU-Campus de Lomé : « Un accident vasculaire cérébral est une attaque cérébrale d’origine vasculaire responsable d’un déficit neurologique. L’AVC touche aujourd’hui au Togo une population jeune encore active et même les enfants, notamment les enfants drépanocytaires »
Comment surviennent-ils ?
Concrètement, un AVC c’est lorsqu’une partie du cerveau cesse de fonctionner parce qu’elle a brutalement arrêté d’être irriguée en sang.
Les neurones du cerveau se nourrissent de l’oxygène et de nutriments apportés par le sang. Mais certaines fois, l’une des artères par lesquelles le sang arrive jusqu’au cerveau est bouchée par un caillot de sang ou par de la graisse : le cerveau est alors privé d’oxygène, on parle d’AVC ischémique. Il représente 80 % des AVC.
Dans un deuxième cas, l’artère qui draine le sang se rompt (se coupe) : l’acheminement du sang est donc brusquement interrompu et le sang se répand dans le cerveau, on parle d’AVC hémorragique. C’est la forme la plus grave. En plus de priver une partie du cerveau d’oxygène, l’hémorragie détruit d’autres cellules en exerçant de la pression sur les tissus.
Il peut arriver que l’obstruction d’une artère cérébrale ne soit que temporaire et se résorbe naturellement, sans laisser de séquelles. Ce phénomène se produit lorsqu’un vaisseau sanguin est brièvement bloqué par un petit caillot qui finit par passer. On l’appelle un accident ischémique transitoire ou un mini-AVC. Les symptômes sont les mêmes que ceux d’un AVC « normal », mais ils disparaissent après un moment. Toutefois, un mini-AVC est un signal d’alarme à prendre au sérieux : il peut être suivi d’une attaque cérébrale parfois plus grave au cours des 48 heures suivantes. « Les accidents ischémiques transitoires doivent bénéficier de la même prise en charge urgente que les accidents ischémiques constitués », alerte Dr Waklatsi Kokouvi Panabalo.
Dans les deux cas, les cellules nerveuses se retrouvent privées du sang devant parvenir continuellement au cerveau. Dès lors, ces cellules meurent rapidement entrainant la perte des fonctions cérébrales associées aux régions touchées : un accident vasculaire cérébral (ou infarctus) survient subitement !
Dans un premier temps, la mort cellulaire se produit dans une zone réduite, proche de l’obstruction et s’étend rapidement autour du périmètre affecté. Les dommages causés sont réversibles si la circulation sanguine est rétablie rapidement, soit moins de six heures après les premiers signes de l’AVC. Mais si le patient n’est pas pris en charge rapidement, les cellules du cerveau meurent de plus en plus à mesure que le temps passe, pouvant entrainer la mort ou une réduction considérable des chances de rémission.