La très répandue cérémonie de sortie du nouveau-né, en Ewé « Vidédéto », est une sorte de baptême traditionnel, un rituel de purification, d’admission officielle du nouveau-né dans la famille ou la communauté qui le reconnait désormais comme l’un de ses membres.
Elle a lieu après la période de six à huit jours pendant laquelle l’enfant et la femme vivent en marge de la société.
« Chez nous les Guins/Mina, au cours de ce rituel, une magie s’opère, en ce sens que les divinités invoquées viennent inonder le nouveau-né de leurs énergies protectrices avec ce que cela induit comme purification. Ce n’est qu’à l’issue de ce rituel, que le bébé est présenté à sa famille et à son clan par un prénom qu’on lui attribue désormais », explique Togbui Messan Messanvi.
Pour la Purification et la protection du nouveau-né …
Tout commence par l’exposition d’eau à la rosée, dans la cour de la maison, la veille de la cérémonie de sortie du nouveau-né, correspondant à la nuit du 7e au 8e jour. Le lendemain, très tôt le matin, se déroule la cérémonie de libation pour implorer la bienveillance et l’assistance des entités gouvernant les quatre points cardinaux et la protection des ancêtres. S’ouvre ensuite une sorte de voyage de la chambre à l’extérieur avec le nouveau-né. A l’issue du 7e voyage, le bébé nu, exposé à la chute de l’eau préalablement versée sur le toit de la maison, est ainsi purifié. Il se débarrasse ainsi de ses scories et souillures de tout genre avant d’être accueilli par la lumière du jour, qui le soumet désormais aux lois de la nature. Précisons toutefois que ce rituel diffère d’un lignage à un autre et ne se déroule pas de la même façon dans certaines communautés. Avec l’émergence des églises chrétiennes, le rituel de sortie du nouveau-né tend à disparaitre. Mieux à se moderniser. Ce qui semble vider l’essence même de cette pratique héritée de nos traditions
Ayayi Sodjiney AZIADAPOU